L'école du Dahlia Noir
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 Entre Miller et Ahmon... [PV Ethan Miller]

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Gabriel Ahmon

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MessageSujet: Entre Miller et Ahmon... [PV Ethan Miller]   Entre Miller et Ahmon... [PV Ethan Miller] Icon_minitimeSam 26 Juin - 23:00

Mes investigations ne m’ont mené nulle part, seulement à des pistes nébuleuses, à des soupçons flous. À mes yeux, Savage est une bête, peu importe les âneries qui franchissent ses maigres lèvres moqueuses. Il affirme que je suis fou, complètement et totalement débile, que je devrais de ce pas me rendre dans un hôpital psychiatrique pour traiter cette curieuse folie qui m’habite depuis des mois. Ce refus d’obtempérer, d’agréer à mes petits désirs, de répondre à mes questions, tout ceci me contrarie. Ils sont tous si attachés à leurs secrets, si ardemment et sévèrement attachés au mystère qui les entoure. Moi qui ai vécu parmi des gens riches et simples, dotés d’un orgueil démesuré et d’une fierté sans limite, je n’arrive pas à concevoir le parcours parfois étrange, souvent sinistre, des êtres qui croisent ma route. En garçon de mon âge, je devrais, supposons-le, raffoler des soirées animées entre copain, consommer des substances hallucinogènes, baiser les filles, participer à cette dimension sociale curieusement appelée « vie ». Pourtant, j’ai toujours été différent, j’ai toujours eu cette sensation palpable et réelle que je n’appartenais pas à ce monde. Je dirais même que les Loups-Garous siéent mieux au décor que moi…

Et il y a Ethan Miller. Cet individu à l’aimable sourire, cet individu dissimulant derrière ses prunelles froides quelque chose de… fou. Tout simplement. Cet individu, encore, qui n’est pas de cette réalité, de ce monde terne et morne, qui provient d’un autre endroit, d’un autre temps. Je me masse les tempes. Je bâille. Je regarde les nombreux appareils photos exposés dans les vitrines ainsi que les innombrables lentilles. Monsieur Ahmon m’a laissé l’une de ses cartes de crédit et je peux m’acheter ce qui me chante, ce dont je ne me prive pas. Si, bien sûr, j’étais un jeune homme cool et branché, j’aurais une garde-robe encombrée de vêtements cool et branchés, des filles en claquant des doigts, une voiture de sport rouge, tiens, et une liste d’amis interminables. L’argent apporte la popularité et le pouvoir, c’est ce que mes parents ne cessent de me répéter. Mais le pouvoir qu’ils sous-entendent ne m’intéresse pas, celui de Miller en revanche.

Pourquoi est-ce que je pense à lui, tout à coup? Ou plutôt… pourquoi est-ce que je pense encore à cet homme? Il me hante, il est toujours présent, quelque part dans mon esprit… à sourire… à murmurer. Notre dernière rencontre remonte à quelques semaines, depuis il a l’air occupé, distant peut-être. On dirait que toutes mes proies me fuient. Par exemple, Savage ne m’adresse plus la parole et rebrousse chemin dès qu’il m’aperçoit. J’ignore si ce sont mes découvertes qui le font fuir ou bien sa soudaine obsession quant à mon… supposé amour pour lui. Aimer Savage, il faut être timbré. Pourtant… je jurerais qu’entre lui et cette Chris…

Je fronce les sourcils. Le vendeur surgit alors devant moi, écartant mes pensées d’une secousse. Je paie deux lentilles stabilisateurs d’image et un nouveau trépied. L’homme glisse les boîtes de mes achats dans un grand sac et je sors du magasin, introduisant dans mes oreilles mes écouteurs. Protège-moi de Placebo résonne. Je fredonne. Je continue mes emplettes, me procurant quelques chandails sobres, quelques pantalons acceptables et des sous-vêtements pour Noah... les siens commencent à découvrir un peu trop de peau à mon goût. Non pas que son postérieur soit laid, loin de là, mais ça m’intimide un peu.

Dehors, il fait déjà noir. Et un peu frisquet. Je m’emmitoufle dans mon manteau – celui de Noah, je crois… -, enfonce ma tête entre mes épaules et accélère l’allure. Je ne viens pas souvent en ville, et avec toutes ces disparitions, ces meurtres, je ne serai rassuré qu’une fois dans la chaleur de mon dortoir. Mais un éclat pâle m’arrête soudain.

D’un pas alerte, je me glisse derrière un arbre et, le cœur tremblotant, je risque un coup d’œil vers… Ethan Miller accompagné d’un… homme immense et barbu. Tout deux ont l’air de bonne humeur, les filles que croise Miller lui dédient un ravissant et séduisant sourire. Le compagnon du professeur lance des regards vifs ici et là, tripotant quelque chose à sa ceinture. Ses traits sont durs, ses yeux sont morts. Sa démarche est celle d’un animal à la chasse. Les deux hommes obliquent alors vers la forêt et s’enfoncent sans hésiter parmi les arbres.

-Eh, merde…, que je me dis en les suivant.

Je n’aurais pas fait un pas qu’ils auront déjà entendu les craquements des branches sous mes pieds. Par chance – ou par malheur, c’est au choix -, il n’y avait même pas une feuille morte devant moi. Je les suis de loin, prenant bien soin d’être silencieux et discret, mais le sac en plastique risque de me signaler. Je le laisse derrière un buisson, j’active mon appareil photo et, de plus en plus fébrile, je m’approche de l’endroit où Miller et le géant se sont arrêtés. Zut, j’ai manqué le début de leur conversation!

-… disent qu’il y a une concentration importante de…, murmure faiblement le barbu.

Je pince les lèvres. Je n’entends pratiquement rien. Si ces deux hommes se cachent pour discuter, c’est qu’ils doivent s’échanger des… détails croustillants. Mon cœur sautille gaiement dans ma poitrine, de sorte que j’ai envie de vomir.

-J’estime même qu’il y en a énormément à l’école, avoue Ethan Miller.

Leurs lèvres remuent, mais je n’entends rien… Je prends quelques photos… sans flash et quand le vent souffle dans ma direction, emportant le son derrière moi. Si j’ai un peu de chance, ils ne me remarqueront même pas.

-D’autres arrivent, Miller…

Quels autres? De qui parlent-ils? Des Loups-Garous?

-Tu ne garderas pas… pour toi tout seul…

Seigneur… Et je ne peux pas me rapprocher, sinon je serais démasqué. Le grand barbu brun salue alors Miller, à mon grand détriment, et s’éloigne. Miller, impassible comme toujours, le regarde partir puis sourit de ce sourire qui me fait froid dans le dos. Puis, il suit les traces de l’inconnu. J’abaisse mon appareil, mécontent. Quoi? C’est tout? Juste assez pour me donner l’eau à la bouche, pas assez pour me contenter?

Je sens un souffle dans mes cheveux, et bien avant que je réagisse, je suis saisi par la nuque.
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MessageSujet: Re: Entre Miller et Ahmon... [PV Ethan Miller]   Entre Miller et Ahmon... [PV Ethan Miller] Icon_minitimeSam 3 Juil - 11:47

Miller n'avait été qu'à moitié surpris lorsqu'il avait reçu le message de Söjgren.
Le suédois avait toujours fait partie des chasseurs les mieux informés que le blond ait connu. Les mieux informés et les plus âgés. D'environ vingt ans son aîné, le géant barbu n'avait pas survécu uniquement grâce à son physique impressionnant et à sa taille colossale : il était aussi terriblement intelligent. Cela ajouté à la haine farouche qu'il portait à certaines créatures de la nuit, dont les loups-garous, Söjgren était la parfaite incarnation du berserker... du moins lorsqu'il combattait.
Les deux hommes s'étaient donné rendez-vous dans un bar en début de soirée. Ils commencèrent par s'échanger quelques politesses autour d'une bière, donnant des nouvelles des uns et des autres. Après tout cinq ou six ans s'étaient écoulés depuis leur dernière rencontre. Mais il s'agissait plus là de conventions, de cette sorte d'éthique que les chasseurs avaient instaurée entre eux. Une fois ce petit manège terminé, ils se mirent en route vers un lieu plus calme, où ils pourraient aborder des sujets plus sérieux.
Le géant n'était pas tranquille. Cet homme ne s'était jamais reposé sur ses deux oreilles, et grand bien lui en avait fait. Il ne comprenait d'ailleurs pas comment Miller, au contraire de lui, pouvait sembler si serein face au danger. Ou plutôt il se doutait de la raison, mais souhaitait n'en rien savoir. Des rumeurs courraient sur le professeur au sein même de la congrégation des chasseurs. Et pas des plus réjouissantes. Le suédois était même l'un des rares qui acceptât de le rencontrer seul à seul. Les autres venaient toujours par deux au minimum. Et certains lui portaient même une haine farouche, le mettant dans le même sac que les monstres qu'ils s'évertuaient à chasser. En réalité, si Ethan n'avait pas été reconnu officiellement comme étant un chasseur, il aurait probablement eu plus de la moitié de la congrégation à ses trousses...

Ils entrèrent dans les bois quelques minutes plus tard. S'enfonçant dans la forêt, les deux hommes marchèrent jusqu'à se retrouver isolés du reste du monde. Du moins du monde humain.
Söjgren se racla la gorge. Il n'était pas encore certain d'avoir fait le bon choix en venant prévenir Miller...

"Il est temps de parler boulot."

Le grand blond se contenta de l'observer nonchalamment et hocha la tête en signe d'assentiment.

"Ca commence à bouger du côté des chasseurs... je veux dire qu'il y aurait comme une rumeur..."

"Viens-en au but, Söjgren, je t'ai connu moins délicat : je ne suis plus une pucelle."

Le géant émit un son entre le grognement et le rire et fit un geste d'agacement.

"D'accord, j'arrête de tourner autour du pot. Le groupe de Stence est en mouvement. Ils disent qu'il y a une concentration importante de loups dans le coin. Il paraîtrait qu'ils ont infiltré non seulement la région, mais plus particulièrement cette ville. Tu vois de quoi je veux parler ?"

Ethan poussa un soupir faussement agacé.

"J'estime même qu'il y en a énormément à l'école. Je n'ai encore rien de concret, mais je suis certain que le proviseur lui-même est dans le coup."

Les yeux du grand barbu s'écarquillèrent brutalement.

"Mais comment tu peux dire ça aussi calmement ? Bordel Miller, tu veux dire qu'il y a des bêtes mélangées aux gamins ? Et toi tu fais quoi ? Tu leur apprends Shakespeare ?"

Son visage était rouge de colère, mais il maintenait le ton de sa voix au plus bas. De toute manière son énervement se lisait plus que clairement. Le professeur leva une main pour le calmer.

"Je sais que ce n'est pas dans tes cordes, mais je suis pour une certaine finesse dans l'exécution. J'observe, je trouve des preuves, puis je nettoie. Que voudrais-tu que je fasse ? Que je fonce dans le tas ? Que je brûle l'école entière quitte à tuer les enfants qui n'auraient rien à voir avec cette histoire ?"

Effectivement, il avait totalement raison, et l'autre chasseur ne pouvait que le lui concéder.

"Bien, d'accord, tu as peut-être raison. Mais le bruit s'est répandu. Et tes détracteurs ont particulièrement mis en avant le fait que tu n'as pas demandé d'aide sur ce cas. Je sais que tu préfères te la jouer solo, on le sait tous. Mais ça veut pas dire qu'on est d'accord avec ça."

Ca il le savait parfaitement. Et il s'en fichait éperdument : sa mission était bien trop importante pour qu'il risque l'échec en devant gérer d'autres personnes qui ne seraient qu'un poids pour lui. Ménager les susceptibilités des uns et des autres n'était pas sa priorité : entre sa vie de professeur et celle de chasseur, il avait déjà fort à faire.

"D'autres arrivent, Miller. Pas seulement Stence et ses hommes. Lowe, Mitchells, et d'autres seront dans le coin dans quelques semaines tout au plus. Tu ne garderas pas ce filon pour toi tout seul."

Ethan laissa échapper un rire sarcastique.

"Contrairement à ces imbéciles je ne suis pas ici pour améliorer mon score, Söjgren. Et si cette bande de crétin grille ma couverture, je n'hésiterai pas à les éliminer..."

"Ca, je le sais..."

"Alors je compte sur toi pour le leur dire, et tout se passera pour le mieux dans le meilleur des mondes."

"Si tu le dis."

Il avait peut-être commis une erreur finalement. Mais il n'était plus temps de s'en soucier. Après tout ils partageaient la même cause, et c'était probablement la chose la plus importante à leurs yeux. Il s'agissait d'une garantie - minimum certes - de respect mutuel... du moins jusqu'au faux pas.

"Au fait, je suppose que tu t'en es aperçu avant moi mais..."

"Oui, ne t'inquiète pas, je m'en charge."

"Bon, ben à la prochaine alors."

"Bonne soirée Söjgren, et merci d'être venu discuter avec moi."

Le géant émit un dernier grognement avant de tourner le dos au grand blond et de s'éloigner le long d'un sentier.
Miller, un grand sourire sur les lèvres, le regarda disparaître dans l'obscurité. Puis, d'un pas nonchalant, il prit le même chemin. Mais au lieu de continuer tout droit il bifurqua quelques mètres plus loin et revint en arrière par une autre route. Il arriva dans le dos de la silhouette et dû se retenir de rire. Ce garçon était décidément bien trop curieux... et bien stupide.
D'un geste vif et précis il attrapa l'adolescent par la nuque et le tira en arrière. Ce dernier, déséquilibré, tomba contre le chasseur, qui l'emprisonna alors de ses bras.

"Bonsoir Gabriel. Tu es venu faire une petite promenade au clair de lune ?"

Durant un instant il se serra contre son élève, écoutant avec plaisir sa respiration trop courte et les battements saccadés de son cœur. Alors il s'était vraiment cru discret ? Tout du moins semblait-il surpris de se retrouver ainsi pris au piège.
Ethan le relâcha et lui subtilisa l'appareil des mains. Encore à regarder la vie à travers un objectif...

"As-tu pris des clichés intéressants..?"

Parcourant rapidement le menu il afficha les images sur l'écran numérique.

"Tiens, tiens... Tu sais que mon ami ne serait pas content de voir sa photo en première page d'un journal, même s'il s'agissait seulement de celui de l'école."

D'une simple manipulation il fit disparaître les photos incriminantes devant un Gabriel Ahmon à la mine défaite. Le professeur savait parfaitement qu'il y avait difficilement pire pour son élève que de perdre des informations ou des images. Et la torture psychologique, aussi légère soit-elle, était un jeu plutôt agréable...
Comme si de rien n'était, le grand blond lui rendit ensuite l'appareil avec un sourire des plus charmants.

"Voudrais-tu visiter les environs ? La forêt de nuit recèle un charme insoupçonné tu sais."

Il regardait le garçon avec un regard brillant, mi-amusé, mi-menaçant.
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Gabriel Ahmon

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MessageSujet: Re: Entre Miller et Ahmon... [PV Ethan Miller]   Entre Miller et Ahmon... [PV Ethan Miller] Icon_minitimeJeu 5 Aoû - 15:04

-Bonsoir Gabriel. Tu es venu faire une petite promenade au clair de lune ? As-tu pris des clichés intéressants..?

J’aimerais bien répondre, mais ma bouche est immobile. Des frissons d’horreur me secouent l’échine alors qu’Ethan Miller manipule mon appareil comme s’il s’agissait d’une chose sans importance, d’un matériel inutile. Si j’avais un tant soit peu de courage, ou si le niveau de ma bravoure rivalisait avec celui de mon imbécilité, je lui arracherais mon bien de ces longues mains pâles. Tout à coup, je me sens souillé, violé dans mon intimité. La sensation est pire que celle ressentie lorsque ce funeste épisode est survenu dans sa chambre.

-Tiens, tiens... Tu sais que mon ami ne serait pas content de voir sa photo en première page d'un journal, même s'il s'agissait seulement de celui de l'école.

Le grincement qui s’échappe de ma bouche résonne tout autour de nous. Je ne suis pas aussi stupide, aurais-je rétorqué, mais le regard qu’il me lance sous ses lunettes me pétrifie. Alors, je me contente de le fixer avec fureur… avant de rougir misérablement et de river mes yeux vers le sol tapissé de feuilles mortes et humides. Miller me tend alors mon appareil, et je constate, avec un effroi à peine dissimulé, que mes images, celles de cet homme étrange, ont disparu. Un tremblement terrible s’empare de mes membres. Je ferme les paupières un instant, inspirant et expirant péniblement… cherchant à recouvrir mon calme. Je redresse la nuque, jetant mon regard enragé dans celui amusé de Miller, cependant le sourire sur ses lèvres est sans nul doute le plus magnifique qu’il m’ait été donné de contempler. Alors, sans réfléchir, j’ajuste rapidement la lentille de mon appareil photo et attrape ce fugace moment au passage. Les sourcils de Miller se froncent légèrement, et moi je lui souris d’un air satisfait.

Il y a un silence. Une certaine tension. Je me demande s’il va me dérober une deuxième fois ce qui m’appartient, ce que je presse douloureusement contre ma maigre poitrine… puis, contre toute attente… il me fait cette curieuse proposition.

-Voudrais-tu visiter les environs ? La forêt de nuit recèle un charme insoupçonné tu sais.

L’éclat de ses prunelles bleutées me fait frémir. Le chemin par lequel je suis arrivé s’étend juste derrière lui. Il me suffirait de le contourner, de marcher et d’avancer, de sortir de cette forêt, de rentrer lentement et tranquillement… et de ne plus penser à cet homme. C’est ça. C’est ce que je devrais faire, mais pas ce que je ferais. Autant ne plus me bercer d’illusions… je me manquerais jamais une occasion d’être seul avec Ethan Miller… même si je suis terrifié... même si je suis mortellement terrifié.

-Pourquoi pas…, dis-je, essayant d’être désinvolte - sans succès.

J’avais déposé un sac près d’un arbre, à quelques pas d’ici. Je vais le chercher et reviens lentement près de Miller, me disant que j’aurais pu m’enfuir. Le sourire de Miller a changé. Il n’est plus charmant, plus aussi innocent. Il est… menaçant… intriguant. Je frissonne. Il fait un peu frais, les vents qui parviennent jusqu’à nous sont froids… froids comme Miller. Ça serait l’endroit idéal pour se débarrasser d’un élève encombrant… l’endroit idéal pour le frapper, le tuer, et lui creuser une tombe. Et personne ne se douterait que ce séduisant professeur de littérature serait l’auteur d’un crime crapuleux… de plusieurs crimes sanglants.

-Vous savez, je n’aurais pas affiché la tête de votre… ami dans le journal de l’école. J’ai quand même un minimum d’instinct de survie.

Ce qui est faux, nous le savons très bien tous les deux. Bon, peut-être un peu… mais je n’ai pas le niveau requis d’instinct de survie pour vivre encore bien longtemps. Miller me fait signe de le suivre et, docile, je le suis. Nous marchons lentement parmi les arbres, le chemin faiblement éclairé par les rayons de la lune capables de se glisser parmi le feuillage. Il est vrai que l’atmosphère est… différente. J’ignore si c’est la nuit ou la présence de Miller qui fait cette différence.

-Professeur Miller, qui était cet homme ?

Il y a très peu de chance qu’il me réponde. Ethan Miller a la fâcheuse et très désagréable tendance d’éluder mes questions par un sourire ou par des paroles qui éveillent en moi de nouvelles interrogations. Fichtre et foutre. Je hais cet homme, me dis-je en faisant une moue boudeuse.

-Vous aviez dit qu’il était votre « ami », mais vous n’êtes pas exactement le type d’homme à en avoir… n’est-ce pas ?

Solitaire. Solitaire dans tous les sens du temps. Je le dévisage du coin de l’œil, ne tenant pas à perdre la moindre de ses expressions mais, comme d’habitude, il est aussi expressif qu’une roche… hormis ce seul sourire qui ne le quitte jamais lorsqu’il est en ma compagnie. Cet homme est véritablement une plaie. Je manque de trébucher, mon pied s’étant coincé dans une racine, je m’accroche à Miller qui, lui, attend patiemment que je retrouve mon équilibre. Parfois, j’aimerais l’étouffer avec son maudit silence.

-C’est un… il est comme vous, lui aussi ?

Il vaut mieux être prudent… il peut y avoir des oreilles indiscrètes partout. Je pourrais peut-être troquer ma prudence contre de l’intelligence.

-Et pourquoi il est ici ? De quoi parlez-vous exactement ?

C’est devenu une seconde nature, dès que je suis avec lui, mes questions explosent. Par chance, elles semblent converger vers le même sujet. Par contre, je suis sûr et certain qu’il va dévier la conversation… me pousser à m’interroger davantage sur d’autres domaines… Il fait toujours ça, peut-être pas consciemment… mais il le fait.

-Qui sont les autres, professeur ? Qui arrive ?

J’aimerais qu’il écarte les lèvres, j’aimerais qu’il me parle, qu’il me réponde. Pour l’instant, il se borne à m’écouter, à incliner la tête, à sourire, à demeurer muet. Agacé, je lui agrippe le poignet et le force à s’immobiliser, à se tourner vers moi.

-Si vous m’avez proposé cette « balade », c’était certainement pour… discuter, non ? Alors, arrêtez d’être silencieux et parlez-moi.

Ma voix se faisait impérieuse, mais elle devient vite un murmure, une supplique. Mes doigts s’enfoncent dans sa chair, rien de douloureux, juste un geste pour lui rappeler que j’étais là et que j’attendais des réponses.
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MessageSujet: Re: Entre Miller et Ahmon... [PV Ethan Miller]   Entre Miller et Ahmon... [PV Ethan Miller] Icon_minitimeMar 10 Aoû - 8:31

-Vous savez, je n’aurais pas affiché la tête de votre… ami dans le journal de l’école. J’ai quand même un minimum d’instinct de survie.

Décidément ce garçon possédait un indéniable sens de l'humour, ce qui ne cesserait jamais d'étonner Miller.
Ils avançaient à travers la forêt, s'enfonçant toujours plus profondément. Pourquoi traînait-il l'adolescent à sa suite, dans ces sous-bois obscures ? Il aurait mieux fait de le ramener aux dortoirs par la peau du cou. Oui, s'il avait été un bon professeur, c'est sans doute ce qu'il aurait fait. Dommage. Pour Ahmon.

-Professeur Miller, qui était cet homme ? Vous aviez dit qu’il était votre « ami », mais vous n’êtes pas exactement le type d’homme à en avoir… n’est-ce pas ? C’est un… il est comme vous, lui aussi ?

Des questions, encore des questions, toujours des questions... Elles ne l'agaçaient pas. Après tout il était libre d'y répondre ou de les ignorer, même s'il avait promis à Gabriel de lui donner tous les renseignements qu'il désirait. L'on pouvait considérer cette promesse comme un pieux mensonge. Ethan en était un adepte...

-Et pourquoi il est ici ? De quoi parlez-vous exactement ? Qui sont les autres, professeur ? Qui arrive ? Si vous m’avez proposé cette « balade », c’était certainement pour… discuter, non ? Alors, arrêtez d’être silencieux et parlez-moi.

Il n'y tenait plus. Une fois de plus dépassé par sa soif de savoir, l'adolescent avait clairement outrepassé les limites existant entre un élève et son professeur. Heureusement pour lui – quoique – ce n'était pas son enseignant qui se trouvait face à lui ce soir.
Ce qu'il tenait entre ses doigts serrés, la chair dans la quelle il plantait ses ongles, l'être qui se tenait face à lui, celui à qui il posait ses questions en suppliant...l'odeur de souffre qui s'en dégageait ne laissait planer aucun doute. Il était face au substitut d'Ethan.
Et le sourire de ce dernier en disait long.

« Gabriel, mon ange. Ne soit pas si pressé de tout obtenir... »

Avec douceur mais fermeté, il se libéra de l'étreinte finalement bien fragile du jeune homme et lui effleura le menton.

« Tu devrais savoir qu'il n'y a pas beaucoup de personnes « comme moi ». Mais si ta question était « Est-ce un chasseur ? », alors la réponse est oui. »

D'un geste il invita Ahmon à reprendre la marche à ses côtés. Il l'emmenait vers un lieu très précis, mais hors de question de le lui dire : il voulait que la surprise soit totale.

« Concernant tes autres questions, la réponse reste la même : ceux qui viennent, ce sont des chasseurs. »

Il laissait à son compagnon le temps de digérer ces informations. Pourquoi lui cacher tout cela ? Au contraire, Miller était curieux de savoir ce que son élève ferait d'une telle information.

« Tu as toi-même été le témoin de faits étranges. L'école, cette ville, la région entière possède une concentration de loups-garous bien supérieure à la moyenne. C'est ce qui a motivé ma présence ici en premier lieu. Mais l'information a filtré, et d'autres veulent participer. Ce qui risque de poser quelques problèmes... »

Et plus encore, de lui poser des problèmes, à lui. Stence en particulier avait une dent contre lui, et s'ils avaient pris un soin tout particulier à s'éviter l'un l'autre au cours de ces dernières années, le moment de l'affrontement semblait arriver à grands pas. Ce serait aussi le moment de choisir. Mourir et affronter les enfers, ou perdre le peu d'humanité qu'il lui restait et continuer de fouler la terre en temps que monstre...

« Tous les chasseurs n'ont pas la même motivation, comme j'ai pu te l'expliquer brièvement. Pour ma part je le fais pour des raisons personnelles telles que j'ai tout mon temps, et je préfère agir pour le bien des innocents. Mais d'autres ont le goût de la compétition : seul le tableau de chasse compte, peu importent les dommages collatéraux. »

Et par « dommages collatéraux » il entendait pertes humaines.
Les deux hommes avaient à présent atteint la part la plus sombre de la forêt. Celle où même la lumière de la lune ne filtrait plus à travers les feuillages trop épais. Un lieu où l'on pouvait ressentir une certaine angoisse si l'on souffrait de claustrophobie.
Le grand blond avançait d'un bon pas, évitant les branchages trop bas et les souches au sol, comme s'il connaissait le sentier par coeur...ou bien qu'il était capable de voir en pleine nuit. Gabriel peinait à le suivre, se raccrochant tant bien que mal à son bras lorsqu'il trébuchait.

« Je ne te cacherai pas que je suis peu apprécié de mes collègues. Les chasseurs, j'entends. L'homme que tu as vu est l'un des rares à pouvoir être considéré comme l'un de mes amis, en ce sens où j'éprouve un grand respect pour lui et où je souhaiterais vraiment ne jamais avoir à le tuer. »

Dis comme cela, les raisons de la solitude de Miller étaient d'autant plus flagrantes.

« Disons qu'il est venu me prévenir « par amitié ». Les hommes qui vont venir représentent plus pour moi des obstacles que des renforts. »

Ethan s'arrêta brusquement. L'adolescent se cogna contre son dos. Ils étaient arrivés. Gabriel, essoufflé par la marche forcée et sans doute un peu embrouillé par l'obscurité et la voix de Miller, n'avait pas dit un mot.
Le grand blond se retourna vers lui et, avec précaution lui confisqua son appareil photo, qu'il mit à son cou.

« Je sais que cela te fait du mal, mais tu vas devoir me le confier un petit instant. Puisque tu as fait preuve de courage en me suivant jusqu'ici, je vais te récompenser. Je vais te montrer quelque chose... »

Maintenant qu'ils étaient immobiles, les yeux du garçon avaient un peu plus de temps pour s'adapter à la noirceur ambiante. Et même s'il ne devait pas y voir grand chose, il avait dû capter l'image fugace du visage d'Ethan. Un visage qui, derrière son regard enfiévré et son sourire carnassier, n'avait plus grand chose d'humain.
Il dut aussi apercevoir un faible scintillement, alors que le professeur sortait la lame d'un couteau...
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MessageSujet: Re: Entre Miller et Ahmon... [PV Ethan Miller]   Entre Miller et Ahmon... [PV Ethan Miller] Icon_minitimeVen 15 Oct - 1:17

Il faisait froid. Mes souliers étaient humides, mes vêtements, guère isolants, accueillaient la brise nocturne avec générosité. Pourtant, j’aurais dû éprouver une serait-ce qu’une vaguelette de chaleur à force de d’escalader péniblement les racines, de contourner les obstacles naturels qui se dressaient devant mes pieds. Cependant, la présence glaciale d’Ethan Miller, sa voix tout aussi glaciale qui, modulée par certaines émotions, exprimait une sorte d’amusement subtil, ne faisait que m’envelopper d’une épaisse mante de glace.

Au lieu de ressentir une joie indescriptible face à ses révélations, j’éprouvais une sorte d’inquiétude quant à la nature réelle du sens de ses paroles. La menace d’un groupe de chasseurs débarquant en ville m’affectait plus que je ne l’aurais d’abord supposé puisque, d’un certain côté, je perdrais mon privilège auprès d’Ethan Miller… mais si les Lycans s’apercevaient de cette présence hostile dans leur territoire, ils deviendraient bien plus agressifs et maintiendraient leur secret avec un entêtement sans borne. D’une manière ou d’une autre, je serais perdant et cela, je dois l’avouer, me contrarie grandement.

Nous nous enfonçons de plus en plus en plein cœur de la forêt. Étonnamment, je ne perçois aucun son habituel… hormis mon souffle haletant et la pointe de mes pieds butant contre des matières solides non-identifiables dans cette noirceur. Parfois, je me réconfortais dans le bruissement d’un feuillage mais le son, en général, ne semblait pas se rendre jusqu’à mes oreilles. Était-ce normal? Intrigué, un brin paniqué, je lançais un coup d’œil en direction de mon guide qui, lui, s’élançait dans telle ou telle direction avec une aisance princière. Je ressentis une pointe de jalousie quant à son élégante démarche, à sa facilité de se déplacer sans ressembler à un boiteux essoufflé. De plus en plus, la théorie comme laquelle cet homme n’était pas humain se présentait à moi avec vigueur. Si les loups-garous existaient, pourquoi ne pouvait-il pas être… une créature encore plus mauvaise? En vérité, je me consolais dans l’idée qu’il n’était qu’un fou parmi tant d’autres… perspective qui me semblait un peu plus sécurisante. Mais je dis bien un peu plus…

-Je ne te cacherai pas que je suis peu apprécié de mes collègues. Les chasseurs, j'entends. L'homme que tu as vu est l'un des rares à pouvoir être considéré comme l'un de mes amis, en ce sens où j'éprouve un grand respect pour lui et où je souhaiterais vraiment ne jamais avoir à le tuer. Disons qu'il est venu me prévenir « par amitié ». Les hommes qui vont venir représentent plus pour moi des obstacles que des renforts.

Soudain, ma tête heurta violemment le dos de Miller. Ce dernier, s’étant immobilisé, m’a pas cru bon de m’en avertir. Choqué, je frotte l’endroit douloureux en le fusillant du regard, mais je présume que les ténèbres ambiantes masquent les timides éclairs dans mes prunelles. L’homme tend une main vers moi et me confisque délicatement mon appareil avant que je ne puisse réagir.

-Je sais que cela te fait du mal, mais tu vas devoir me le confier un petit instant. Puisque tu as fait preuve de courage en me suivant jusqu'ici, je vais te récompenser. Je vais te montrer quelque chose...

Mes doigts se rétractent. Mes yeux ne quittent pas des yeux le faible éclat de la lentille de mon appareil. Je ne supporte pas de le savoir entre les mains d’un autre. Évidemment, c’est stupide comme sentiment, mais c’est plus fort que moi. Je peux supporter qu’on me batte, qu’on me malmène, qu’on se joue de moi, mais que mon appareil me soit arraché…

Lorsque je lève enfin mon regard vers le visage de Miller, mon mécontentement laisse la place à une angoisse sourde. L’hypothèse d’un Miller démoniaque m’apparaît alors comme une réalité. Sou sourire vorace, affamé, découpait ce visage resplendissant où folie et bestialité se côtoyaient sans répit. Ne pouvant réprimer une effroyable terreur, je recule de quelques pas, mais mon corps se fige… à la vue d’un éclat blanc et meurtrier. Seigneur. Il m’a amené jusqu’ici pour m’éliminer.

-Pro…Professeur?

C’est impossible. Il m’a promis de ne jamais me… de ne jamais se débarrasser de moi sauf si je révélais notre petit secret. Je repasse en mémoire mes anciens moments sociaux qui se limitent à quelques discussions simplettes avec Noah, à quelques échanges étranges avec Alanthia, à mon interrogatoire avec Savage… Rusty aurait-il laissé échapper que je fouinais dans sa vie? Non… probablement pas. Il ne doit même plus prononcer mon nom à haute voix.

-Professeur… vous… euh… qu’est-ce que vous planifiez?

Peut-être veut-il… s’amuser un peu. Je frissonne. Les souvenirs de mon intrusion dans ses appartements sont encore bien présents dans mon esprit et disons que… renouveler cette expérience ne figure pas dans mes priorités. Alors que je reculais, mon dos rencontre une surface rugueuse que j’identifie comme étant un tronc d’arbre massif. Souvenir.

-J’espère que le charme dont vous avez parlé ne réside pas dans ce que vous tenez dans votre main, dis-je avec espoir, la voix chevrotante.

Son silence et son sourire fou ne font qu’attiser mon anxiété. Si je connaissais le chemin du retour, et si, bien sûr, j’avais des yeux de chat, je m’enfuirais, ce qui n’est malheureusement pas le cas. Je n’aurais qu’à faire un pas que le professeur Miller me rattraperait sans problème.

-Cette lame… à quoi va-t-elle… (je déglutis)… servir?

Pour m’impressionner peut-être… ou pour… détruire mon appareil? Le peu de couleurs sur mes joues s’évanouit à l’instant. Non… Non. Non. Il ne fera pas ça, si? Quelles sont ses intentions? Pourquoi une lame, pourquoi traîne-t-il une lame sur lui? L’idée que cet homme soit armé jusqu’aux dents me traverse l’esprit pour la première fois. Armé? Tout chez Miller est l’équivalent d’une arme : sa voix, son charme, son élégance, son corps… son sexe.

Ses cheveux scintillent faiblement, remuant soigneusement selon les subtils mouvements que Miller imposait à son corps. La lame, à sa main, reluisait, dardait dans ma direction des éclats menaçants.

-Vous n’allez quand même pas… me… me… tuer, professeur Miller. Ce… serait idiot…

… Et pourtant si compréhensible.
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