L'école du Dahlia Noir
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 Prise de bec [Pv Kathleen la jolie]

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Andrew O'connell

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MessageSujet: Prise de bec [Pv Kathleen la jolie]   Prise de bec [Pv Kathleen la jolie] Icon_minitimeSam 30 Mai - 1:03

J’élevai le point tordu de l’étudiant vis-à-vis mon visage et l’examinai minutieusement, le faisant pivoter dans mes mains afin de l’étudier sous tous les angles disponibles. L’étudiant, une pauvre cloche du sexe masculin qui faisait mumuse avec une voluptueuse créature, eut l’ultime conviction qu’il devait impressionner sa copine en affrontant un jeune mâle coriace qui passait par là. Or, il s’avérait que ce jeune mâle coriace était de mauvais poil ce matin et qu’il décidât, tout bonnement et sans mûrir ses réflexions quant aux désastreuses conséquences que son geste infâme pourrait déclencher, riposter contre les attaques verbales du dit blessé en le frappant et lui tordant le poignet. Et moi, en valeureux chevalier, je vins à la rescousse de cette âme martyrisée en m’interposant bravement entre eux deux, en cueillant au passage quelques coups de poings puissants sur la mâchoire. Évidemment, devant une telle furie et douleur, je trébuchai, chancelai, vacillai, mais parvins à me dresser et à planter mes poings sur les hanches tout en tançant férocement l’abruti qui avait osé lever la main sur le directeur, Andrew O’connell, c’est-à-dire moi. Alors, tandis que je pourchassais une belle enseignante plantureuse et coquette, je dus voler au secours de cet énergumène – Alec Randall- et récolter des blessures de mon adversaire.

Cependant, malgré les souffrances de mon petit Randall, j’hésitai à pénétrer dans l’infirmerie. Pourquoi, me demanderait-on ? Parce que derrière ce double battant lourd en bois d’if se cache une monstrueuse bête, bien pire que les Loups-Garous que j’héberge ici-même. Elle est là, tapie parmi les médicaments, les baumes et les cataplasmes, grugeant sa patience avec une ardeur violente et terrifiante. La bête souhaite me voir débarquer pour me décapiter, m’arracher le cœur et le manger au dîner. Je déglutis, implorai du regard les quelques étudiants qui passaient près de moi, mais aucun ne vinrent me porter une aide précieuse. Je devrai affronter Kathleen Freeman tout seul, avec un sot au poignet endolori comme bouclier. Je soupirai. À ce moment précis, je devrais retrousser les jupons de Rose Whitman, déboutonner hâtivement les boutons de sa chemise satinée, libérer sa généreuse poitrine de son bustier étouffant pour les engloutir goulûment dans ma bouche. Je devrais me débarrasser de mon pantalon, me glisser entre ses cuisses chaudes et humides et prendre d’assaut le mont de Vénus. Juste d’y penser, j’ai l’eau à la bouche. J’essuyai distraitement le filet de bave répandu sur mon menton et poussai les portes de l’infirmerie en entraînant laborieusement Alec Randall. Ce dernier se lamentait, fixait son poignet avec des yeux de chiens écrasés. Sa copine doit être morte de honte à l’heure qu’il est.

Je ne fis pas deux enjambées dans la grande pièce qu’elle avançait vers nous d’un pas menaçant. Je distinguai ses prunelles flamboyantes de haine et de rancœur, ses joues livides, sa magnifique bouche sensuelle et pincée énergiquement. Sa longue chevelure noire claquait au vent. Son imposante stature me pétrifia sur place et j’hésitai entre prendre la fuite ou mon courage à deux mains. La fuite était une idée bien plus séduisante que confronter cette femme impitoyable et froide. Je frémis, dressai mon petit menton et gratifia Kathleen Freeman d’un sourire rayonnant qui fut répondu par un regard meurtrier.

-Hum…, fis-je, mal à l’aise une fois qu’elle se planta devant ma personne.

Je dus relever la tête pour croiser ses yeux brûlants. Et oui, comble du malheur, cette femme était plus grande que moi. Je poussai gentiment l’étudiant vers l’infirmière en chef tout en sautillant d’un pied à l’autre.

-Il s’est battu, le petit coquin, et il s’est blessé…Je vous l’ai apporté en sachant pertinemment que vous en prendrez soin.

Je reculai de quelques pas, fort désireux de quitter ces lieux, mais le coup d’œil furibond qu’elle me dédia me cloua au sol. Je remuai mes orteils dans mes souliers cirés et fixai le plafond comme si je trouvais tout à coup, comme à toutes les autres fois où je viens ici, que la voûte était splendide et me perdis dans cette absurde contemplation. Je détestais me pointer le nez dans cet endroit puant le désinfectant. De charmantes infirmières s’activaient dans la salle et captèrent rapidement mon intérêt. Charmantes, certes oui, mais bien munies, aussi. Du coin de l’œil, je remarquai que Kathleen avait déplacé Alec. Il était assis sur une table de consultation et gémissait dès que la femme examinait attentivement, avec ses longues mains expertes, son membre douloureux.

-Ce n’est rien de grave, j’espère, soufflai-je.

Elle ne me répondit pas.

-Rusty est allé un peu fort, mais je ne crois qu’il soit allé jusqu’à…

La fin de ma phrase mourut dans ma gorge lorsqu’elle leva vers moi un regard inébranlable. Je plongeai malgré moi dans la beauté de ses prunelles sombres et violentes.

-Rusty ? murmura-t-elle.

Seigneur, pourquoi j’ai eu le malheur de prononcer ce nom-là ? Elle va encore me rabattre les oreilles sur des vétilles insignifiantes concernant mon fils. Je me dandinai sur mes pieds et réclamai à mon cerveau de dénicher un moyen pour détourner son attention.

-Ah euh…non c’est rien…tout est arrangé…ma jolie Kathleen.

Voilà bien le mot que j’aurais dû éviter. Jolie.
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Kathleen Napesh

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MessageSujet: Re: Prise de bec [Pv Kathleen la jolie]   Prise de bec [Pv Kathleen la jolie] Icon_minitimeLun 8 Juin - 10:09

-Est-ce que je vais devoir rester ici longtemps ?

Je relevai à peine la tête pour répondre à la question de mon jeune étudiant. J’étais en train de ranger mon bureau, et ça faisait au moins trois fois en quinze minutes qu’il me posait la même question. Je soupirai et lui répondis à nouveau que je ne le laisserais pas passer tant qu’il n’aurait pas dormi au moins un tout petit peu.

-Je viens de dormir ! protesta-t-il.
-Ces deux minutes où vous avez simulé un ronflement ? Non. Je ne crois pas.

Excédée de son manque de coopération, je me dirigeai vers la pharmacie et attrapai un flacon. Pendant qu’il continuait de geindre qu’il n’avait pas sommeil, je m’occupai à broyer trois cachets – hum non, finalement quatre sinon il capitulerait trop lentement – de somnifère sur ma table de travail. Je mis le tout au fond d’un verre, le remplit avec de la tisane de camomille et regardai la poudre se dissoudre jusqu’à disparaître. Voilà. Je lui amenai le verre.

-Je sortirai plus vite si j’bois ce truc ?
-Oui … Bien sûr.

Cinq minutes plus tard, il dormait enfin. Je poussai un profond soupire. Je pus me rasseoir derrière mon bureau et mettre de l’ordre dans mes rapports, que je tenais assidument même si c’était ce que je détestais le plus au monde. Le plus au monde après Lui. Je relevai la tête quand la porte s’ouvrit et laissa entrer Andrew O’connell. Je fis la grimace puis me levai. Il savait pertinemment qu’il était interdit de séjour dans mon infirmerie et ce même s’il se cassait trois jambes. Je le dardai d’un regard menaçant, et je mis quelques secondes à apercevoir l’élève qui se tenait à côté de lui, gémissant. Je pris une profonde inspiration pendant qu’il m’expliquait les raisons de sa venue – il y mettait un point d’honneur, probablement pour que je ne le menace pas du poing – et finis par recouvrer mon calme légendaire. Cet homme avait le don de me hérisser les poils sur la nuque.

-Viens avec moi, Alec.

J’entourai les épaules de l’étudiant d’un bras protecteur et l’éloignai de cet imbécile de directeur. Qui sait, il était probablement capable de lui casser un bras par négligence. Je secouai la tête et invitai Alec à s’asseoir sur la table de consultation. Je tirai le rideau autour du lit voisin : mon patient récalcitrant dormait en produisant des sons terriblement déplaisants et, bien qu’il méritât sûrement que je l’expose avec le pouce dans la bouche … je voulais épargner cette vision disgracieuse à mon nouveau visiteur. Un seul visiteur. Alors que j’examinais le poing du jeune homme avec délicatesse, j’entendais Andrew respirer, gigoter et gémir de nervosité. Puis, il se mit à déblatérer.

-Ce n’est rien de grave, j’espère, Rusty est allé un peu fort, mais je ne crois qu’il soit allé jusqu’à…
-Rusty, dis-je en levant les yeux.

Non. Si c’était le cas, il serait inconscient. Ce satané petit sauvageon était intenable. C’était indubitablement un mauvais élément pour l’école, violent et doté d’un sale caractère. Contestataire, fier et baveux.

-Ah euh…non c’est rien…tout est arrangé…ma jolie Kathleen.

Je détournai mon attention du poignet d’Alec et levai un regard méprisant vers Andrew, regard qui dut bien refroidir toute la pièce. Finie, la chaleur réconfortante de l’infirmerie. Je me remis à la tâche et, concentrée sur ce que je faisais, j’eus un sourire mauvais. Je sentis Alec se raidir entre mes doigts et je l’apaisai d’une caresse dans les cheveux.

-Tout va bien. C’est seulement le poignet qui est tordu. Tu seras exempté de devoirs pour quelques temps.

Il eut un petit sourire amusé, puis un gémissement de douleur quand je laissai retomber sa main sur le lit, au côté de sa cuisse. Je posai une main sur sa poitrine et l’incitai à s’étendre un moment, le temps que je prépare des calmants. Décidément, j’allais bientôt manquer soit de tisane, soit de médicaments. Je marchai jusqu’à mon bureau et me préparai à recommencer un petit cocktail du sommeil. Andrew était toujours là. Excédée, je levai la tête de mon ouvrage et plantai mes yeux dans les siens.

-Monsieur O’Connell, vous savez pourquoi je ne vous ai pas encore sauté à la gorge pour vous éviscérer ?

Il secoua vigoureusement la tête et tenta un « parce que vous m’aimez bien » très mal placé. J’éclatai d’un rire sans joie.

-C’est parce que j’aurais un témoin, fis-je en pointant Alec du menton.

Ce fut au tour d’Andrew d’avoir un rire sans joie. Je le gratifiai d’une grimace menaçante et lui pointai la porte du doigt. Je ne voulais pas de lui ici, et il le savait mieux que quiconque. Je supportait à peine sa présence quand je le croisais dans le couloir. Mon infirmerie, c’était mon sanctuaire. Mon lieu privé à moi, l’endroit où mon imbécile de patron n’avait rien à faire.

-Bon sang mais qu’est-ce que vous attendez pour sortir ?

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MessageSujet: Re: Prise de bec [Pv Kathleen la jolie]   Prise de bec [Pv Kathleen la jolie] Icon_minitimeLun 29 Juin - 1:22

-Bon sang mais qu’est-ce que vous attendez pour sortir ?

Un petit baiser de reconnaissance ? Un clin d’œil coquin promettant de douces caresses dans la nuit à venir ? Une lèvre langoureuse qui humecte des lèvres généreuses ? Malheureusement, aucune de ces raisons – ou espérances – ne me poussent à me tenir immobile comme un bel imbécile en plein milieu de l’infirmerie. D’un côté, les jolies infirmières me firent de l’œil et me sourirent coquettement, me distribuant des sourires lascifs et séducteurs dès que Kathleen avait le dos tourné et, d’un autre côté, les regards noirs de Kathleen me figeaient sur place. C’est que cette femelle imposante peut parfois se montrer drôlement intimidante.

Elle a des épaules larges comme des joueurs de football, des bras aussi volumineux que mes cuisses, un torse bien fourni mais aussi ferme que la pierre, un dos musclé et solide, des jambes aussi énormes que des troncs d’arbre et des pieds si adroits qu’ils viennent d’eux-mêmes me botter les fesses. Non, cette femelle n’a rien d’une véritable femelle menue, sensible, fragile et frêle. Kathleen est un mastodonte qui pratique tous les arts martiaux existants sur cette foutue planète afin de mieux me tordre des membres dans tous les sens.

Bon…J’ai peut-être légèrement exagéré son apparence physique, mais il n’en reste pas moins qu’elle ressemble à un lutteur massif et costaud. Voilà. Toutefois, c’est une belle femme, je me dois d’en convenir. Elle une longue chevelure noire. Un visage lisse et parfait quoiqu’expressif. Je parviens facilement à lire toutes les émotions qui traversent son immense être. Je me gratte le crâne, songeur. Kathleen me fixe toujours de son éternel air furibond, patientant difficilement jusqu’à ce que je daigne répondre à son interrogation. Le gamin blessé nous observe anxieusement, sautant de Kathleen à moi, moi à Kathleen, Kathleen à moi, etc. Il doit se demander à quel moment exact Kathleen va me bondir dessus pour me plaquer au sol et labourer de coups de poings puissants et précis.

Je dois avouer que je partage sa nervosité. Kathleen est ce genre de femme qui déstabilise et terrifie les hommes.

-Aaaaaaah…C’est…Euh…J’avais…une petite chose à vous dire, quelque chose en privé, concédai-je en lui faisant un clin d’œil complice qu’elle ignora.

Elle se contenta de me dévisager avec un regard neutre, avec des yeux brillants de haine, avec une moue pincée. Elle fronça les sourcils, jeta un coup d’œil vers son patient qui sursauta et elle me demanda d’une voix vibrante de colère de m’attendre dans son bureau. Tout heureux d’avoir enfin reçu l’autorisation de me remuer, je décidai de me rendre sans tarder au bureau de l’infirmière en chef, une pièce chaleureuse et ordonnée située à l’autre bout de l’infirmière. Durant mon court trajet, j’échangeai des sourires débordant de sous-entendus avec les jolies employées et soufflai à l’une d’entre elles de me rejoindre ce soir à sept heures dans mon bureau. Dès ce moment, j’entendis une sorte de grognement de frustration s’élever derrière mon dos et je me hâtai de rejoindre ma destination sans plus m’arrêter pour courtiser une éblouissante créature.

Une fois dans le bureau de ma très chère et aimée Kathleen, je patientai pendant une bonne dizaine de minutes avant qu’elle ne referme la porte derrière elle. Durant ce petit moment de solitude, je fouillai la salle du regard, me penchant au-dessus de son bureau, lisant sa paperasse. Sur une pile de feuilles, je trouvai quelques photographies de Kathleen. Elles étaient…excellentes. Je salivai devant ces chefs-d’œuvre. Sur l’une des images, il y avait un gros plan de son visage. Il était méditatif et fixait l’horizon. Sur une autre, on la percevait dans les bois, un foulard noir autour du cou, tenant dans ses mains un oiseau. Une autre, Kathleen était en sous-vêtements et offrait à l’objectif un sourire carnassier. Je sursautai et relevai immédiatement les yeux pour vérifier une Kathleen sérieuse préoccupée par son patient qui n’avait rien de…disons de…sexy présentement ?

Rapidement, et sans réfléchir, je pliai cette photographie et la glissai dans l’une de mes poches. Je contournai rapidement le bureau et pris une place sur le siège des invités. Peu de temps après, je perçus les pas lourds de Kathleen. Et le claquement sec de la porte. Elle vint s’asseoir devant moi et m’étudia avec gravité.

-Bon…, dis-je en souriant. Je me demandais si…Hum…si tout allait bien…J’ai entendu dire que tu avais eu…certains tracas.
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MessageSujet: Re: Prise de bec [Pv Kathleen la jolie]   Prise de bec [Pv Kathleen la jolie] Icon_minitimeMer 8 Juil - 8:24

Avec agacement, j’écoutai Andrew me dire qu’il voulait me parler. Il savait pourtant très bien qu’il n’avait pas le droit d’entrer dans mon infirmerie, et encore moins d’exiger de m’adresser la parole, d’exiger que je lui accorde quelques instants. Nous avions compris que si nous ne voulions pas causer de tort à personne à cause de nos prises de bec violentes et fréquentes, il valait mieux que nous ne nous retrouvions jamais ensemble plus de quelques secondes. Mais je ne pouvais pas, devant un élève, me permettre d’envoyer paître mon patron, et aussi son « modèle », même si je l’avais un peu fait quelques minutes auparavant. Je soupirai. Andrew O’Connell : un modèle. Elle était bien bonne celle-là. Je ricanai méchamment en terminant de soigner du mieux que je pouvais mon patient. J’avais fait mes stages dans un hopital à côté d’une prison : je savais comment réparer n’importe quoi avec peu de moyens et dans l’urgence.

-Ça me fait mal, dit-il en remuant la main.

-C’est parce qu’il ne faut pas remuer. Tu as des Advil à ton dortoir ?

L’élève secoua négativement la tête et je me dirigeai vers l’armoire à pharmacie. Vraiment, il faudrait que je revois le budget pour les comprimés d’à peu près tout. Je pourrais en glisser un mot à Andrew pendant qu’il est là : ça m’évitera d’avoir à lui courir après dans toute l’école avec mes requêtes. Ce sera fait maintenant. Et il ne peut rien me refuser. Il n’en a pas le droit après tout ce qu’il a fait. Je fronce les sourcils, donne une boîte d’Advil à mon patient. Ce n’est pas assez gros comme blessure pour que je lui donne plus que cela pour calmer sa douleur. Il n’a qu’à se tenir tranquille et déjà la douleur sera moindre. Mais demander à un adolescent de se tenir tranquille, c’est comme de demander à Rusty de se conduire comme un être civilisé. Ce qui, vu l’état de la main de mon patient, est trop lui demander.

-C’est bon, Alec. Tu es libre. Et surtout, repose-toi.

-Je suis dispensé de devoirs ?

Pourquoi toujours cette question, je soupire …

-Si tu étais droitier probablement. Mais heureusement pour toi tu es gaucher. Tu peux donc continuer à écrire. Bonne journée, Alec, je clos en le toisant avec sévérité.

Quand vont-ils comprendre que je suis là pour les soigner et non pour leur signer des petits papiers ? Le moindre petit bobo et ils veulent manquer des cours, ne pas faire leurs travaux … Tous les mêmes. Je mets un peu d’ordre dans mes affaires, nettoie la table où je me suis occupée d’Alex et prends tout mon temps avant d’aller rejoindre Andrew. Finalement, quand il est bien évident que je n’ai absolument plus rien à nettoyer, à ranger ou à déplacer, je prends une grande respiration et me dirige vers mon bureau. Bon …

Je constate au moins qu’il s’est assis dans la bonne chaise, pour une fois. En tant que directeur, je crois qu’il a pris pour acquis que la « chaise douillette » lui était réservée. En tout cas, moi, je lui ai appris que ce n’était pas le cas pour la mienne et que si je retrouvais à nouveau ses fesses dessus, celles-ci allaient souffrir mille douleurs. Je suis persuadée qu’il entrerait chez son psy – Dieu sait qu’il en aurait grand besoin – et s’assoirait sur la mauvaise chaise. Quel homme pitoyable. Je contourne le bureau, m’assieds sur ma chaise et plante mon regard dans le sien.

-Bon… Je me demandais si…Hum…si tout allait bien…J’ai entendu dire que tu avais eu…certains tracas.

Je fronce un sourcil, agacée. Effectivement, les choses n’ont pas arrêté de me débouler dessus depuis quelques temps. Heureusement que j’ai les épaules solides et les nerfs en acier trempé. Hier mes mains tremblaient et j’ai laissé tomber au sol un plateau de seringues qui venaient de passer au nettoyage. Aucune n’a survécu. Mais je ne me laisse pas emporter par ce qui me tombe dessus, bien sûr.

-De quoi voulez-vous parler, Andrew ? Des fonds que vous ne voulez pas consentir à me donner pour les frais de l’infirmerie ? Des blessés que votre fils m’envoie presque chaque jour ?

-Non Kathleen. Je sais que vous êtes capable de gérer tout cela. Je veux parler de … de votre père.

Il déglutit. Probablement qu’il sait qu’il n’a pas de raison d’être au courant de cela. J’en ai parlé à la bibliothécaire, parce qu’elle était présente quand j’ai reçu le téléphone. Je le foudroie du regard, et me dis aussi que cette vieille chipie mérite une punition. Et Andrew aussi parce qu’il est tout simplement insupportable.

-Écoutez, Kathleen. Si vous voulez prendre congé et aller le voir …

Je ricane amèrement.

-Et pour faire quoi ? J’ai l’air d’une chimiothérapie peut-être ? Je ne suis qu’infirmière, je ne soigne pas les cancers.

Il se tait, surpris par ma dureté. Je n’ai aucune raison de rentrer à la maison. Je ne peux pas abandonner les élèves aux mains de cet énergumène. Son assistant essaie de le tenir en bride, mais il ne peut pas y arriver tout seul. Et je n’ai pas envie de rentrer pour voir mon père, qui a toujours été actif et en santé, vivant … en train de se mourir dans un lit. Je suis déjà bien assez insultée qu’on ne m’informe de son état que maintenant.
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MessageSujet: Re: Prise de bec [Pv Kathleen la jolie]   Prise de bec [Pv Kathleen la jolie] Icon_minitimeJeu 23 Juil - 4:02

Je t'avertis immédiatement... il était 2h du matin quand j'ai commencé ce post...si des choses cloches...que ce n'est pas très bon ... ne m'en tiens pas rigueur...je t'en supplie Razz

Cette femme. Mes doigts rencontrèrent la photographie coquine que j’ai pliée et enfouie dans l’une de mes poches quelques instants auparavant. Elle se comporte froidement, sévèrement, comme si finalement elle n’avait rien d’humain, ni d’animal en y réfléchissant plus longuement. Un animal aurait plus de compassion et d’émotions. Kathleen…elle est un bloc de glace. Très, très froid. Qui ose s’y heurter se verra transi. Du moins, c’est l’effet qui m’assaille lorsque je dois la fréquenter, régler des questions importances sur l’école, les loups-loups et autres panoplies de catégories diverses. Oui, Kathleen Napesh est un iceberg géant et monstrueux qui menace tout homme viril et actif sexuellement de lui congeler les bourses.

Je suis certain que cette femme est une grande lesbienne frustrée sexuellement. Elle regarde d’un mauvais œil tout homme ressentant des désirs physiques normaux. Ou peut-être est-elle seulement frigide. Je pensai à l’image de Kathleen en sous-vêtements. Elle était étendue dans un lit, affublée d’un soutien-gorge noir et rouge impressionnant muni de dentelle ainsi que d’une petite culotte des plus révélatrices et provocantes. Elle avait une jambe légèrement repliée dont la pointe de pied caressait sa semblable. L’une de ses mains effleurait sa bouche qui esquissait un sourire vorace et pervers, ce genre de sourire qui activerait le sexe de n’importe quel homme. Ses cheveux en bataille, l’allure négligée du lit présumaient une nuit mouvementée. Non, Kathleen n’est pas frigide, elle dissimule seulement son point G avec ténacité. C’est ce que j’aime croire.

-Je n’ai jamais demandé à ce que vous le diagnostiquez et le guérissez, Kathleen. Seulement, votre père est…mourant, vous ne tenez pas à le voir une dernière fois avant la fin ?

Elle me fustigea du regard. Ai-je dit quelque chose de mal, encore une fois ? Tout ce que je dis lui déplait. Eh bien, elle se bouche les oreilles, j’ai bien l’intention de continuer sur ma lancée. Son attitude m’exaspère. Pendant que son père souffre, qu’il la réclame peut-être, madame s’occupe de nos quelques blessés et me met des bâtons dans les roues quand il est question de m’amuser un peu. Si j’étais un petit adolescent, je bougonnerais avec fierté. Malheureusement, un homme de mon âge et de mon importance ne peut se permettre d’afficher des moues contrariées et de taper du pied. Je me penchai vers Kathleen et soutient fermement son regard, non pas que c’est facile, croyez-moi. Dans ses yeux, je lis la haine, le mépris, l’aversion, le ressentiment, l’écœurement et un tout plein de belles choses qui ne m’enchantent guère. Je la sens agitée, agacée par mon intervention. Je sais très bien que je n’ai aucun droit de m’incruster de cette façon dans ses histoires de famille, mais je pense que ce père tiendrait à voir sa fille une dernière fois, peut-être, avant le grand départ.

-Et lui, de son côté, désire-t-il vous voir ? Kathleen, c’est le moment de mettre vos responsabilités de côtés. Je connais les motivations qui vous animent…

-Mes motivations…, commença-t-elle, mais je l’interrompis en levant la main.

Je lui adressai un petit sourire sans prendre en considération l’air meurtrier qui s’épanouissait sur son visage comme une fleur qui s’ouvre sous les rayons du soleil. Quelle belle comparaison. Je n’ai jamais été excellent pour créer des très jolies et complexes comparaisons…Par exemple, ici je compare Kathleen à une fleur…Kathleen, à mes yeux, est symbolisée par l’image d’un mammouth imposant dont les défenses s’apprêtent à m’embrocher à tout moment. Je frissonnai et poursuivis mon petit discours.

-D’ailleurs, je vous en suis extrêmement reconnaissant, mais vous avez une vie en dehors de Black Dahlia. Ou si non, vous pouvez vous le permettre une à deux fois par année. Prenez quelques congés, dans le cas contraire vous risquez de le regrettez amèrement dans les prochaines années. Je devrais pouvoir me débrouiller sans vous…Enfermer Rusty quelque part ou lui appliquer une muselière…Me munir d’une ceinture de chasteté ainsi vous pourriez partir l’esprit tranquille.

La mine de Kathleen s’assombrit de mot en mot. Je parierais même percevoir le grincement de ses dents. Je remarquai avec une innocence feinte la crispation de ses poings, la contraction violente de sa mâchoire et les éclairs formidables qui sillonnèrent et illuminèrent ses sombres prunelles. Je jugerais même que son teint s’est obscurci. Une lueur redoutable brillait dans ses yeux, me faisant craindre le pire. Elle ne va tout de même pas perdre le contrôler, se transformer bêtement sous mes yeux. Je fronçai les sourcils, à moins qu’elle ne décide de me flanquer une belle correction…Correction que je ne mérite absolument pas cette fois-ci. Je puis vous l’assurer. Je ne fais que m’inquiéter de l’état d’esprit de mes employés et de mes élèves. Je suis trop bon…

-Ne croyez pas que j’essaie de vous donner des ordres, Kathleen…Je tiens seulement à votre bien-être…Oui…

Elle me darda un regard éloquent sur le peu de confiance qu’elle avait en mes paroles. J’hausse les épaules et étudie une pile de feuille avec intérêt.

-Maintenant, je me préoccupe de vous.
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MessageSujet: Re: Prise de bec [Pv Kathleen la jolie]   Prise de bec [Pv Kathleen la jolie] Icon_minitimeDim 26 Juil - 23:23

Je l’écoute avec une oreille distraite. Oh, je comprends très bien ce qu’il me dit. Et je sais que c’est très simple à comprendre. Que ça pourrait être important, voir même crucial, pour moi de suivre cette conversation. Toutefois, mes pensées ne peuvent que se porter d’elles-mêmes vers des propos pas très amusants. Comme par exemple … De quoi est-ce qu’il se mêle ? Est-ce que je lui donne des conseils sur sa manière de gérer sa vie, moi ? Bon … certes … je m’y laisse très souvent aller en lui disant et en lui répétant sans me lasser qu’il devrait arrêter de se conduire comme un garçon qui vient d’avoir sa première érection, qu’il devrait devenir un homme et se comporter comme tel afin de ne pas en avoir que l’âge et l’apparence. Je lui dis aussi souvent qu’il devrait se concentrer avec plus de zèle sur son travail de directeur d’école. Je veux dire … il devrait être un modèle pour les étudiants, ou alors un ennemi public pour eux. Pas un coureur de jupon invétéré, ni un « chum de beuverie ». Je fronce les sourcils, regarde ses grands yeux « préoccupés » qui m’observent alors que ses lèvres s’agitent pour prononcer des mots que je ne veux pas entendre. Je pince les lèvres, tape du pied sous le bureau et finis par me lever, n’y tenant plus. Je fais les cent pas dans mon bureau, terriblement ennuyée par la situation.

-Maintenant, je me préoccupe de vous.

Je m’arrête de marcher aussi sec que si un enfant s’était fermement et soudainement agrippé à ma jupe. J’émets un petit ricanement caustique. Il me regarde avec attention et sursaute quand je me tourne brusquement vers lui, me penchant au-dessus du bureau et y plaquant mes mains dans un grand claquement sonore.

-Laissez-moi rire, Andrew. Vous vous préoccupiez de moi lorsque vous êtes entré dans mon bureau, il y a deux ans ? Vous savez très bien que non. Ce n’est pas le moment de tenter de vous rattraper.

Je vois toute la confiance qu’affichait son visage se décomposer, il bafouille, se tord les mains devant lui et essaie d’éviter mon regard. Oh oui, tu peux bien avoir honte de ta conduite. Mais il est trop tard pour que tu puisses te rattraper, espèce d’imbécile de mâle sans cervelle qui ne pense qu’avec ses couilles constamment pleines ! Je serre le poing sur la table, serre les dents, serre chacun des muscles de mon corps. De repenser à ce qui s’est passé m’emplit de rage. Je dois me contrôler toutefois : ce n’est pas le moment de perdre le contrôle. Je ne voudrais pas retrouver le sang de ce salopard sur mon bureau, ni sur mes mains. Ni nulle part à ma vue. J’essaie de retrouver la direction de la conversation avant que je ne la fasse dévier brutalement : je n’ai pas l’intention de m’aventurer sur cette pente glissante. Pas maintenant, pas alors que j’ai les nerfs gonflés à bloc.

-Andrew, je dis en me rasseyant derrière mon bureau … Mon père est mourant, j’en suis bien consciente. Ne crois pas que je sois sans cœur. Je ne suis pas … Je n’ai …

Bon sang, je ne vais pas commencer à bafouiller ? Je ne vais pas tomber dans le trop plein d’émotion. Pour me redonner une contenance, j’attrape une pile de feuilles qui trônent au coin de mon bureau et entreprends d’y mettre de l’ordre. C’est en classant un peu n’importe comment ces dossiers déjà très bien classés que j’essaie de répondre du mieux que je le peux à l’insinuation d’Andrew.

-Je ne veux pas rentrer à la maison pour le voir. Mon père a toujours représenté pour moi un bloc d’une matière inébranlable. Il est invincible, fort. La guerre n’en ai pas venue à bout. Il s’est fait attaqué par un essaim d’abeilles et a survécu malgré son allergie. Il a vécu des choses que vous ne pourriez même pas imaginer.

Je ne regarde pas mon patron. Je regarde les feuilles maintenant immobiles dans mes mains. Mais mes qui tremblent. Je hoquète, les range sous le bureau, sur mes cuisses. Alors, elles triturent furieusement l’ourlet de ma jupe claire.

-Je ne veux pas rentrer à la maison et voir mon indestructible père se mourir sur un lit à cause d’une maladie idiote qu’on n’est même pas fichus d’expliquer et de soigner correctement.

C’est idiot. J’en suis absolument consciente. Mais je ne peux tout simplement pas admettre que l’homme – le roc – qui m’a appris à être forte et qui m’a serrée dans ses bras, prise sur ses genoux … je ne peux pas admettre que cet homme soit en train d’être terrassé par un ennemi traître arrivé par derrière pour le prendre sournoisement à la gorge.
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